Voici les 10 clés pour réinventer ce mode 1. L'année 2011 a révélé une véritable avalanche de luttes populaires certainement beaucoup plus originales, diffuses et vigoureuses que les mobilisations de ces dernières décennies, y compris celles de l'après Seattle survenues entre 1999 et 2001. Les mobilisations politiques ont affecté le monde arabe, elles ont renversé plusieurs gouvernements et ont gagné de nouveaux pays. Tandis que les indignés prenaient les places d'Espagne et de plusieurs pays européens, Occupy Wall Street se répandait aux États-Unis en influant sur le cadre politique du pays – un sondage du journal The Times du 13 octobre montre que le mouvement obtient la sympathie de 54% des nord-américains, contre 27% pour le Tea Party. Les protestations et les mobilisations indigènes, apparues depuis plus longtemps déjà, génèrent une grande effervescence dans la région andine en formulant de nouvelles demandes à leurs gouvernements nationalistes. Des pays comme le Chili (avec les manifestations étudiantes pour l'éducation publique), Israël (protestations pour la justice sociale) ou le Japon (mobilisations contre l'énergie nucléaire) montrent un degré inhabituel d'activités des mouvements de masse. Récemment, la journée d'action globale du 15 octobre dernier a mis en évidence la force et la capacité d'action de ce mouvement avec des mobilisations dans près d'un millier de villes réparties dans 82 pays. L'analogie qui nous vient aussitôt en tête pour prendre la mesure de ce débordement n'est-elle pas celle des mouvements de Mai 1968? Normal 0 21 false false false FR X-NONE AR-SA MicrosoftInternetExplorer4 2. L'indignation devant les inégalités et les injustices politiques et sociales semble être un dénominateur commun à la grande majorité de ces mouvements populaires qui questionnent le « système » ou les « pouvoirs » en place, en s'opposant à la destructivité, la passivité et l'inertie des décennies de politiques néolibérales. Dans les faits, les politiques d'austérité ne promettent que davantage de misère pour les années à venir et amènent inévitablement les jeunes à se préoccuper pour leur futur. Sur tous les continents, des secteurs auparavant apathiques surgissent de façon relativement démocratique, pluraliste, fédératrice et indépendante vis à vis du pouvoir. Cette diversité des revendications constitue bel et bien une force et leur diffusion conduit à renforcer d'autres dynamiques de protestations qui viennent à leur tour se combiner à des dynamiques régionales (comme c'est le cas au Japon et en Bolivie...). Un autre élément marquant des protestations, presque toujours impulsées par des jeunes révoltés sans perspectives, est la méfiance profonde exprimée à l'égard des institutions économiques et politiques (et des partis). Ces jeunes ne se retrouvent d'ailleurs pas dans l'image reflétée par les médias de masse qui les décrivent comme des mouvements « anticapitalistes ». Normal 0 21 false false false FR X-NONE AR-SA MicrosoftInternetExplorer4 3. Ces mobilisations émergent dans le cadre d'un changement significatif de la situation mondiale depuis la crise de 2007-2008, et contribuent à approfondir les transformations en cours sur le plan géopolitique, socioéconomique et surtout politique (de manière évidente dans le monde arabe). Il s'agit de mouvements démocratiques et populaires s'enracinant dans des besoins et des aspirations vécus « au présent », après trois décennies de globalisation néolibérale. Ils opèrent une rupture profonde avec le passé, avec ses organisations et ses traditions, et remettent en cause les divisions et les clivages des mouvements de gauche. Les technologies de l'information et de la communication, les réseaux sociaux et les pratiques digitales de la nouvelle génération font partie de leur outillage, ce qui permet de mieux expliquer leur connexion avec un large public, leur simultanéité mondiale et leur rapide déploiement. La jeunesse qui les composent provient d'une génération politique influencée par des expériences internationales et n'a pas connu le poids des défaites des générations antérieures. Elle porte des valeurs humaines essentielles qui ont été marginalisées durant les années néolibérales, telles que l'empathie pour la souffrance de l'autre, la solidarité, la défense de l'égalité, la recherche de justice, la reconnaissance de la diversité, la critique de l'homogénéisation mercantile du monde, la valorisation de la nature – toutes essentielles à la construction d'un projet contre- Normal 0 21 false false false FR X-NONE AR-SA MicrosoftInternetExplorer4 hégémonique. Notons enfin que ces mouvements populaires nouveaux enfreignent encore plus les clivages géopolitiques hérités du monde bipolaire de la période d'avant 1991. Suites à venir....Suites à venir.... | | | |
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