▪ Le Dow a grimpé… rien d’important.
L’or aussi. Hmmm… que voit le marché de l’or ? Plus d’assouplissement quantitatif ?
La semaine dernière, c’était le FMI. Il conseillait aux Européens d’accélérer leurs efforts d’impression monétaire afin d’éviter la déflation. Cette semaine, le Financial Times ordonne à Ben Bernanke de bouger son arrière-train et de prendre des mesures hardies et décisives dans la lutte contre la Grande correction.
Sebastian Mallaby, écrivant dans le Financial Times, déclare que Ben Bernanke agit comme une mauviette. Il doit trouver de nouvelles armes, de nouvelles stratégies et de nouvelles tactiques. Allez, Ben, “faites preuve d’une véritable audace”.
Ben Bernanke, le héros de 2008, ne voudra pas se voir dépouillé de ses médailles. Il ne restera pas les bras croisés à regarder les Etats-Unis suivre le Japon sur la route longue et solitaire vers la stagnation. Il ne voudra pas que son CV soit souillé par la tache de l’échec alors qu’il se trouvait confronté à son plus grand défi.
Non, cher lecteur, il va “faire quelque chose” ! Aussi idiot que ça puisse être.
▪ Des nouvelles des Keynésiens
Et voici un sage de la BBC qui rappelle au bon souvenir de Ben Bernanke le plus grand économiste du 20ème siècle. “Que ferait Keynes ?” demande-t-il.
La réponse tombe sous le sens pour quiconque a un peu réfléchi aux Keynésiens. Keynes aurait fait exactement ce qu’il ne fallait pas !
Mais ce n’est pas ainsi que John Gray voit les choses :
“L’influent économiste de Cambridge a beaucoup été évoqué durant les débats anxieux qui ont eu lieu depuis le krach de 2007-2008. Pour la plupart de ceux qui invoquent son nom, c’était une sorte d’ingénieur social qui encourageait à utiliser le pouvoir du gouvernement pour sortir l’économie de la dépression dévastatrice des années 30. C’est ainsi que les disciples de Keynes le voient aujourd’hui. Le très à la mode culte de l’austérité, préviennent-ils, a oublié l’idée la plus importante de Keynes — réduire les dépenses gouvernementales quand le crédit est rare ne fait que plonger l’économie dans une récession plus profonde encore”.
▪ La fin de la civilisation ?
Même l’économiste Richard Duncan pousse la Fed à agir. Duncan est inhabituel, toutefois. Il voit le problème clairement… c’est-à-dire qu’il le voit comme nous. CNBC nous rapporte une interview :
“Lorsque nous avons brisé le lien entre la devise et l’or, cela a supprimé toutes les contraintes pesant sur la création de crédit. Cette explosion de crédit a créé le monde dans lequel nous vivons ; toutefois, il semble à présent que le crédit ne puisse pas se développer plus avant parce que le secteur privé est incapable de rembourser les dettes qu’il a déjà — et si le crédit commence à se contracter, il existe un danger très réel que nous entrions dans une nouvelle Grande dépression”, a déclaré Duncan.
“Si cette bulle du crédit éclate, la dépression pourrait être si grave que je ne pense pas que notre civilisation y survivrait”.
Duncan affirme que les gouvernements du monde développé devraient emprunter des quantités d’argent “massives” aux taux d’intérêt bas actuels pour investir dans de nouvelles technologies comme l’énergie renouvelable et l’ingénierie génétique.
A quoi pensait-il donc ? L’argent serait bien entendu gâché. C’est le rôle d’un gouvernement. Il emprunte aux gens qui ont prouvé qu’ils savent gagner de l’argent… pour le donner à des gens qui ont uniquement prouvé qu’ils savent comment le prendre.
L’un offrira de construire un pont vers nulle part. Un autre proposera d’assassiner un étranger. Des millions tendront la main pour des retraites/allocations chômage/allocations santé et autres formes d’assistance.
Et qu’arrivera-t-il à l’argent lui-même ? Il aura disparu… ne laissant derrière lui que de nouvelles dettes — comme des cadavres de bouteilles sur la table après une fête.
Mais Duncan est d’avis que même si l’argent est jeté par les fenêtres, ça pourrait avoir un sens :
“Même s’il y a du gâchis, au moins nous pourrions profiter de cette civilisation pendant encore 10 ans avant qu’elle ne s’effondre”, dit-il.
Voilà ce qui sépare un vrai pessimiste de nous autres optimistes. Il nous plairait de voir ce que ferait M. le Marché. Si on le laissait faire son travail, il séparerait probablement beaucoup de riches de leur argent… il ferait éclater certaines banques… et aplatirait des centaines d’entreprises. Il mettrait rapidement fin à cette Grande correction… et nous pourrions nous remettre au travail.
Mais il n’effacerait pas toute notre civilisation ! Il faut être un vrai pessimiste pour croire que la correction sera fatale à notre civilisation.
Qui sait ? Peut-être que Richard Duncan a raison. Nous mourrons tous, de toute façon. En attendant, d’ici là, qu’est-ce qu’on s’amuse !
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